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Mary Wollstonecraft à l’origine de la pensée féministe en sociologie. La révolution française et les droits des femmes

Abstract 1: Comme son contemporain Jean-Jacques Rousseau, Mary Wollstonecraft pourrait entrer de plein droit dans l’histoire des précurseurs de la sociologie. Elle fut par exemple, la première, au XVIIIème siècle, à critiquer les dynamiques sociales à l’origine d’une éducation totalement inégalitaire entre hommes et femmes. Des dynamiques qui déniaient à celles-ci la capacité d’utiliser la pensée rationnelle et dès lors la possibilité d’agir librement et de manière autonome dans leur milieu et à leur époque. Mary Wollstonecraft non seulement se consacra à la publication et à la diffusion d’un traité sur les droits des femmes, mais elle fut aussi une observatrice attentive de la vie quotidienne anglaise et de la Révolution française. Sa pensée critique préfigure à bien des niveaux ce que nous révèlent les analyses sociologiques contemporaines : la description et l’interprétation des faits et des relations sociales, leur critique et la capacité d’en prévoir l’évolution et de proposer des solutions aux problèmes qui se posent.

Abstract 2: Il est, je crois, évident que la Femme est naturellement foible ou dégradée par le concours des circonstances ; mais j’appliquerai simplement à cette proposition un raisonnement que j’ai entendu répéter souvent en faveur de l’aristocratie ; c’est que la totalité du genre humain ne peut pas être homogène, parce que les esclaves soumis qui se laissent enchaîner complaisamment, sentiroient leur propre dignité et rejetteroient leurs fers. Les hommes, ajoutent ces raisonneurs, se soumettent par-tout à l’oppression ; quand ils parviennent à se débarasser du joug, au lieu de profiter de ce moment pour assurer leurs droits naturels, ils ne tardent pas à recourber la tête : mangeons et buvons, disent-ils, car nous mourons demain ; je crois, par analogie, que les Femmes sont également dégradées par la même propension à jouir du moment présent, et qu’enfin elles méprisent la liberté, n’ayant pas assez de vertu pour s’efforcer même d’y prétendre. [Mary Wollstonecraft]

Language: Français

Download 1: Mary Wollstonecraft à l’origine de la pensée féministe en sociologie. La révolution française et les droits des femmes

Download 2: Observation sur l’état de dégradation auquel les Femmes sont réduites par différentes causes